17/11/2019
Dark, un Stranger things pour intellos
Dans une petite ville où tout le monde se connaît, un enfant disparaît dans des circonstances étranges. La question n'est pas de savoir où il est, mais quand : il a voyagé dans le temps.
J'avais trouvé la série trop longue à démarrer. Et que je te fais des ralentis sous la pluie, des survols de la forêt... C'est beau mais c'est longuet. Car on devine vite qu'on est dans un Retour vers le futur version drame. J'avais abandonné après trois épisodes, mais une amie m'avait convaincue de poursuivre. Bien m'en a pris. La série est fascinante par sa complexité, les mystères et questions philosophiques qu'elle soulève (peut-on changer le cours des choses, du temps, les gens ?)
Un an plus tard, je retrouve la saison 2, et fatalement, mémé Alzheimer avait oublié les personnages. Les deux premiers épisodes, J'ai dû mettre pause à chaque apparition pour vérifier sur internet les arbres généalogiques et qui était qui. Difficile de suivre : plusieurs familles, des grands-parents aux petits-enfants, voyagent dans le temps, et l'on suit les mêmes personnages jeunes dans le passé, vieux dans le futur, à 5 époques différentes !
Dark fait penser à un Stranger things pour intellos car la narration est bien plus complexe (pour les premiers épisodes, j'avais fait un schéma et noter mes théories). Pour ces multiples mystères, Dark rappelle Lost. Pour ne rien gâcher, Goodbye, La musique du générique à écouter en lien, est à l'image de la série : belle et mélancolique.
Hold down your lies, Lay down next to me
Don't listen when I scream
Bury your doubts and fall asleep
For Neither ever, nor never
Goodbye
18:52 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : years and years, black mirror, dark, série sf, science fiction, séries | | Facebook
02/04/2019
Captive state, la nouvelle armée des ombres
Les extra-terrestres ont envahi la Terre. Le gouvernement collabore avec l'envahisseur, pour maintenir l'humanité en vie, mais aussi être maintenu au pouvoir. Il exerce un contrôle constant sur la population. Chaque individu porte un implant qui le surveille, les voyages sont interdits, et internet a été coupé pour empêcher les communications. Le peuple est sommé de travailler pour les aliens, en extrayant pour lui les ressources naturelles de la planète. Mais clandestinement, à Chicago, des rebelles tentent de combattre l'ennemi et de rétablir la liberté… voir la bande annonce ici en lien.
J'ai adoré ce film. Pour moi il traite d'un sujet essentiel : l'importance de la résistance pour obtenir de bonnes conditions de vie. Qu'est-on capable de faire pour la liberté ? Vaut-il mieux rester en vie mais en étant esclave, ou se battre, quitte à mourir dans l'ombre et à se sacrifier pour les autres ? La majorité accepte d'être privée de ses droits, car on s'habitue à tout, en justifiant ses reculs par les éternels : "oui mais ya pire ailleurs" "oui mais au moins on garde ça".
Captive state est-il un simple film d'action à la Independence day, où un héros dégomme à tout-va les méchants aliens avec sa bande de potes ? Absolument pas. Le film est beaucoup plus subtil. On ne voit quasiment pas les envahisseurs, qui vivent en sous-sol. Comment atteindre un ennemi invisible, qu'on ne connaît pas ?
L'ennemi bien plus présent est le gouvernement. Il collabore avec les extra-terrestres afin de garder sa place au pouvoir. Il justifie cette position par des discours de propagande : depuis que les aliens sont sur Terre, la criminalité a fortement diminué, le chômage est inexistant. Evidemment, l'armée est omniprésente et supprime les fauteurs de troubles. Le chômage n'existe plus puisque les humains travaillent de force pour les envahisseurs. Mais la liberté d'expression n'existe plus non plus, les gens sont tous fichés, filmés et écoutés au moindre signe suspect, jusque dans leur chambre à coucher. Les médias sont contrôlés, la communication, la liberté d'expression et de circulation ne sont plus possibles. Le gouvernement fait croire que la surveillance de la population est pour son bien, pour maintenir la sécurité.
Le parallèle avec l'actualité est évident. En Chine, la population accepte d'être surveillée et notée en permanence, en France, on remet en cause le droit de manifester, aux Etats-Unis, Trump sévit...
Captive state est exactement ce que j'attends d'un film : du divertissement, avec une vraie histoire, de la tension constante (vont-ils réussir ?) un découpage et une mise en scène parfaits, avec une musique qui colle parfaitement aux images. De l'émotion, du suspense, mais aussi de la réflexion sur des sujets primordiaux. Tout le long du film, je pensais "que ferais-je à leur place ? que feraient les autres ?" Sous couvert de science-fiction futuriste, Captive state livre en réalité une réflexion essentielle sur la société actuelle, sur les dérives d’un État de surveillance et la menace qui pèse sur les droits civiques et les libertés individuelles.
Le film est réalisé par Rupert Wyatt. Le basculement de société était déjà à l'oeuvre dans son plus grand succès : la planète des singes, les origines. Les résistants de Chicago en 2025 rappellent ceux de la France occupée pendant la seconde guerre mondiale. Le réalisateur confirme ses références, Jean-Pierre Melville et son magistral L'armée des ombres fait partie de ses films préférés.
Comme L’armée des ombres, Captive state est un film sur la résistance, qui décrit parfaitement les rouages d'un réseau clandestin. L'incroyable capacité des rebelles à se débrouiller avec les moyens du bord, leur habileté à contourner la censure est captivante et admirablement décrite. Le film ne glorifie pas un héros seul qui sauve le monde, mais montre des individus lambda, qui ne se connaissent pas, aux profils très différents, qui se réunissent pour un but commun : combattre l'ennemi et libérer le peuple. Ils savent qu'ils doivent opérer en secret, sans montrer leur bravoure, sans se faire remarquer.
Les rapports complexes et ambigus entre les personnages évitent tout manichéisme. Pas de gentils super héros d'un côté, pas de méchants abjects de l'autre. Chacun à ses raisons justifiées. Le policier maintient une forme de paix et veut éviter au fils de son ami une mort certaine s'il rentre dans la résistance. Le jeune particulièrement tête à claques je trouve, pense d'abord à se sauver lui et sa copine. Il ne veut pas combattre car il a peur de mourir, qu'on s'en prenne à ses proches. Un autre au contraire, qui a pourtant l'aspect veule et falot, devient en fait résistant "pour l'avenir de son fils"...
Je ne peux que vous encourager à voir Captive state, demain dans les salles.
19:25 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : captive state, metropolitan films, cinéma, science fiction | | Facebook
14/10/2018
A la télé ce soir : Les fils de l'homme, The handmaid's tale, Le sens de la fête...
Le grand retour de cette rubrique après... 4 années d'absence. Pourquoi tant ? Car à cette époque, j'ai découvert « canal à la demande ». La révolution. (Si Canal + veut m'offrir mon abonnement après 20 ans de bons et loyaux services et de pubs gratuites face à mes 12 millions de lecteurs...)
Cette fonction à la demande n'impose plus de programmes télé, de se presser pour être devant le poste à 20h50 afin de ne pas rater le début du film (« Arrête-moi si tu peux commence dans 20 minutes et je suis bloquée dans le métro, quelle infâme ironie ! ») Avant Canal à la demande, impossible de se lever pendant le film, de peur de rater un moment crucial (« l'estomac sur pattes va chercher son 8ème dessert, et ça y est Léo est marié et avocat ! Il était pas médecin célibataire ya deux minutes ? »)
Avant, obligation de faire des calculs digne d'un astro physicien : « ce soir Canal+ family diffuse Le sens de la fête mais en même temps il y a Toute première fois sur W9... Alors quand le film avec Bacri repasse-t-il ? Dans 3 jours, mais ce soir-là Van Gogh sur Arte m'intéresse et c'est son unique diffusion. Il faut donc que je fasse un tableau excel des films à voir en priorités selon des critères spécifiques et une dissertation en trois parties : « Le succès d'un film doit-il imposer sa vision même si le sujet nous déplaît ? » « Succès critique et public vont-ils de pair ? » « Doit-on privilégier l'apprentissage culturel ou le divertissement ? »
Grâce à Canal à la demande, les films sont disponibles quand on veut, on peut mettre pause à tout moment, et le programme télé devient inutile. J'ai donc résilié mon abonnement à la bible, Télérama, qui de toute façon me spoilait la fin des films, donc que je ne lisais plus. Lorsque ma télé a implosé au milieu de la nuit (souvenez-vous, j'en ai parlé ici) je ne l'ai pas remplacée : je peux voir Canal + sur mon ordi. Puis on m'a offert un abonnement Netflix. Mais parfois, je regarde encore des programmes en direct, notamment sur Arte, comme ce formidable documentaire sur Alice Cooper, monstrueusement rock vendredi soir, et celui-ci hier hyperconnectés, le cerveau en surcharge.
A la télé ce soir, Sur ocs city, Les fils de l'homme d'Alfonso Cuarón. Un film d'anticipation que j'avais adoré à sa sortie en 2006, passé inaperçu et qui commence enfin à être reconnu à sa juste valeur, puisqu'il est plausible : dans le futur, plus aucune naissance n'est survenue depuis des années, la population en perpétuelle guerre se divise entre pauvreté extrême, migrants parqués, et riches isolés. Jusqu'au jour où « le miracle » arrive... Quand on voit l'actualité et qu'on sait que les hommes ont perdu 50 % de leur fertilité en 30 ans à cause des produits chimiques et des pesticides, ce film pose une question intéressante...
La même réflexion est lancée avec l'excellente série à ne pas rater, The handmaid's tale sur TF1 séries. Le nouveau pouvoir en place trouve un moyen radical de relancer la population : les rares femmes fertiles sont engrossées de force par la caste des dirigeants. Une dystopie éprouvante, car à l'aide de flash-back sur le présent, elle montre qu'il serait possible d'en arriver à de telles extrémités, à force de ne pas vouloir voir les problèmes, les intolérances et les disparités qui se creusent (montée des extrémismes religieux, régression des droits sociaux et des femmes...) La meilleure série du moment avec Black mirror, j'en ai longuement parlé ici ou là.
Encore un régime totalitaire mais cette fois-ci comique et irréaliste, avec The dictator (voir mon article en lien) sur Plug RTL (je découvre des chaînes en écrivant ce billet...)
Ambiance aussi légère sur W9, avec Toute première fois sur W9, j'en ai parlé ici.
Autre comédie réjouissante, Sur canal + family, Le très drôle Le sens de la fête, par les réalisateurs de Intouchables, Nos jours heureux et Tellement proches. Le film narre l'organisation d'un mariage qui tourne à la catastrophe, avec une galeries de personnages bien croqués : le marié hautain et insupportable, le serveur dépressif et romantique (Vincent Macaigne) et le retour de la mère bourgeoise coincée de La vie est un long fleuve tranquille, Hélène Vincent. Sans compter les inénarrables Bacri♥, toujours irascible, et Jean Paul Rouve♥, toujours à l'ouest.
Demain, suite des films à voir cette semaine
20:45 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, les fils de l'homme, science fiction, cinéma, the handmaid's tale, black mirror, séries | | Facebook
01/02/2009
Best of livres de 2008
Je profite de mon dernier post de lecture pour révéler mon best of de livres 2008.
J’en ai lu 41. Moins que d’habitude, car je travaille dans le quartier et ne prend presque plus les transports en commun. Avant je lisais un bouquin par semaine uniquement dans les bus. Je déteste perdre mon temps précieux, alors je profite de ces temps de pause pour bouquiner. Je ne comprends donc pas les gens qui râlent sans rien faire dans les files d’attente.
Bref, liste des meilleurs bouquins :
- L’étrangleur de Boston de Gerold Frank. La réalité dépasse la fiction avec cette enquête minutieuse sur les crimes qui ont rendu les Bostoniens parano en 1966. Génial.
- Le dahlia noir, le roman de James Ellroy, et Le dahlia noir, l’enquête de Don Wolfe : meurtre dégueulasse, mafia, corruption, Hollywood et les midinettes…
- De sang froid de Truman Capote. Tout ce que j’aime encore : histoire vraie d’un crime absurde (deux types ont massacré une famille entière car ils pensaient à tort qu’elle cachait un magot), étude de caractères (les victimes, les tueurs et la population du village)
- La muette de Chadhortt Djavann Encore une histoire vraie ignoble : une Iranienne de 15 ans explique ce qui l’a condamné à mourir pendue : entre autres, mariée de force à un imam. Traumatisant.
Outre les histoires vraies et glauques, mes genres de prédilection sont le fantastique et la science-fiction. J’adore les maîtres : Matheson et K Dick :
- Nouvelles tome 1 et 2 de Richard Matheson. Il a tout inventé. A tel point que parfois, on devine la fin de l’histoire : elle a été reprise dans un film ou elle est devenue un classique. Aucune des nouvelles ne se ressemble, même le style d’écriture change. Les récits sont très visuels et cinématographiques, écrits sans fioritures (je déteste le bla bla, les mots imagés et les descriptions. J’aime quand un livre va droit au but)
-L’œil dans le ciel de Philip K.Dick. J’ai à peu près lu tous ses livres, ce qui fait que je les confonds pas mal. Celui-ci m’a marqué car je l’ai trouvé hyper inventif. A la suite d’une irradiation, des personnes se retrouvent projetées dans l’esprit des autres : dans un maccarthyste, le monde sera rempli de communistes, chez une bigote, les gens seront asexués…
A part ça, rassurez-vous, j’ai des lectures normales. J’adore Maupassant par exemple. Quand j’avais douze ans, je dévorais ses histoires fantastiques. Maintenant je préfère le cynisme et l’humour de ses nouvelles réalistes et j’en ai bien lu une centaine.
- Bel ami de Maupassant. Cruauté et légèreté pour décrire l’itinéraire d’un lèche bottes ambitieux dans le monde du journalisme. Evidemment, ça me rappelle des gens que j’ai côtoyé…
Dans le genre moins fin quand même, mais vachement agréable à lire :
- Le diable s’habille en Prada de Lauren Weisberger. Cette fois, c’est moi qui me suis retrouvée dans cette assistante d’une rédactrice en chef odieuse.
Vous voyez que je peux avoir des goûts populaires si je veux. Je peux même avoir des lectures de fille. Incroyable.
- Et si c’était vrai de Marc Levy. Non ça va, je déconne. Faut pas exagérer non plus. Un des seuls bouquins que j’ai pas réussi à achever. Achever, c’est bien le mot. Failli crever lobotomisée en le lisant.
Bon, vos listes maintenant.
18:53 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : marc levy, le dalhia noir, maupassant, le diable s'habille en prada, k.dick, matheson, science fiction | | Facebook
31/01/2009
Un appel d'outre-tombe
Sur l’excellent site « Vie De Merde », 21 000 personnes m’ont confirmé que j’ai une VDM parce que j’ai chopé pour la sixième fois des poux chez les gamins : « Quelle horreur ! » « malheur ! » « vdm totale… » etc..) Je pense que les lecteurs du site ne m’auraient pas cru si j’avais précisé que, en même temps, j’ai un doigt blessé (« irrécupérable » dixit le kiné), une gastro rare qui m’a valu toute une batterie de tests et d’examens sanguins (le trou de la sécu, cherchez plus, c’est moi), une tachycardie de Bouveret (je teste les électrodes dans 15 jours, je sens que ça va être drôle). La fièvre a enfin disparu. J’ai donc arrêté de m’endormir à n’importe quelle heure et n’importe où (au travail, au cinéma, en salle d’attente...) J’ai retrouvé un peu de mon cerveau et je peux enfin écrire aujourd’hui. Je vous préviens tout de suite, je n’ai pas totalement récupéré mon humour.
Cet après-midi je reçois un coup de fil étrange.
Voix lancinante et rocailleuse : -Allo, c’est Jacques…
Je pense : connais pas de Jacques moi. Bizarre cette voix.
Voix sortie d’outre tombe : - c’est Jack…Jack…
Je pense : on dirait la voix du méchant vampire dans les films d’horreur…
Voix effrayante : - Jack…L’EVENTREUR !!!
J’avais raison. J’ai un peu chaud subitement. Une goutte de sueur perle sur mon front. Je me retourne pour voir si par hasard Nosferatu n’est pas derrière moi tous crocs dehors.
La voix continue sa litanie :
Voix : - From HELL…
Moi : Ah ! C’est la bibliothèque ! J’ai réservé From Hell d’Alan Moore !
Voix, reprenant une intonation normale comme si de rien n’était : - Oui c’est ça. Il est disponible. »
Non, mon imagination ne me joue pas des tours. Le documentaliste m’a fait le même coup avec La bête du Gévaudan de Michel Louis et Docteur Jekyll and Mister Hyde de Stevenson. Comique le type. En plus il m’appelle pendant midi. Je le soupçonne de supplier ses collègues :« S’il vous plaît laissez moi appeler la morbide ! Je le ferai même pendant mon heure de pause ! »
Heureusement, je ne réserve pas tous les livres. Le bibliothécaire n’est pas obligé de me téléphoner à chaque fois. Parce que j’imagine même pas quel ton il aurait pris quand j’ai emprunté Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère…
La question est : si je lisais du Marc Levy, prendrait-il une voix niaise ?
Faut que je teste. J’ai décidé de lire Twilight pour voir ce que vaut le phénomène. On verra dans six mois quand les 328 midinettes qui l’ont réservé avant moi auront rendu le livre. (Je ne peux me résoudre à l’acheter)
Demain, je continue sur ma lancée avec mon best of des livres de 2008.
01:25 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vie de merde, from hell littérature fantastique, science fiction, cinéma gore, vampire, jack l'éventreur | | Facebook